dimanche 25 novembre 2007

Chapitre 13

J’arrivai à mon bureau, il était onze heure passé. J’avais décidé de prendre un peu de temps pour ma famille histoire de faire oublier à ma femme mes interrogations nocturnes. J’ai envoyé un message afin d’envoyer une patrouille survoler la plate forme histoire de me donner bonne conscience puis je suis retourné me coucher. J’ai fait la grasse matinée. Du moins, je suis restée au lit avec ma femme qui m’a expliqué les derniers soucis avec Ounis. Son travail jamais fait dans les temps, ses rebellions constantes pour tout et n’importe quoi. Son inconscience vis-à-vis du danger. Ma femme craignait qu’il ne se fasse enlever. Il commençait à avoir dans la cité une angoisse latente à ce sujet. Bizarrement, jamais jusqu’à maintenant je n’avais eu la moindre crainte vis-à-vis de ma famille. Cette affaire me pourrissait la vie, le fait de s’attaquer aux citoyens de la cité en revenait à me narguer personnellement mais je n’avais jamais pensé que ma famille puisse en être victime. Cette idée me fit horreur et j’aurai préféré que ma femme ne m’en fasse pas prendre conscience.

J’arrivai à mon bureau, triais mes messages encore pris par cette nouvelle inquiétude. Et si un jour un de mes enfants ne rentrait pas à la maison. Et si aujourd’hui un de mes enfants ne rentraient pas. Je résistai à la tentation d’appeler ma femme pour garder un œil sur eux. Elle le faisait déjà.

Mon assistante entra. Elle avait frappé mais je n’avais pas répondu perdu dans mes pensées.

Elle me pria de l’excuser de me déranger mais elle avait fini d’analyser les enregistrements.

Quels enregistrements ?

Ceux du centre de recherche.

Cette histoire m’était totalement sortie de la tête et après coup, je trouvai puéril d’avoir envoyé mon assistante perdre du temps la dessus alors que le dossier des enlèvements aurait du prendre l’entièreté de son attention.

Je me voyais mal le lui dire maintenant pourtant je ne pu m’empêcher de demander si ça ne lui avait pas pris trop de temps.

Bien sur que non dit-elle. C’est l’ordinateur qui s’en est chargé. Il a séquencé tous les plans où le légat apparaît. Je me suis contenté de récupérer l’enregistrement entre sa première apparition et son départ. J’ai placé le dossier dans vos dossiers en cours.

Merci dis-je. Donc Sérénit était bien passé au centre de recherche. Je n’en demandai pas plus à mon assistante, je préférai juger par moi-même.

C’est assez…étonnant ne put-elle s’empêcher de dire.

Alors gardez le pour vous.

Bien chef.

Elle franchit la porte et je laissai mes messages de coté. Etonnant, qu’est ce qu’elle voulait dire. Je craignais le pire. J’aurai dû m’occuper moi-même de cette histoire. Je récupérai le fichier. Pas bien lourd. Une vidéo de trente minutes prise la veille environ une heure à peine avant mon arrivée.

La première image montrait Sérénit debout devant le prototype. Il parlait à quelqu’un hors du champ de la caméra. Malheureusement je n’avais pas le son. Ces caméras ne captent que l’image. Déjà, je demanderais à mon assistante de me sortir le quart d’heure précédent afin de voir son entrée. Il y eu une ombre puis un personnage traversa la pièce à grands pas. De dos et tête baissée pourtant, je le reconnus aisément. Myke m’exclamai-je. Myke et Sérénit. Pourquoi m’avait-il caché qu’il avait montré le propulseur à Sérénit.

Je m’affalai contre le dossier de mon fauteuil. La poisse. Mon meilleur ami me cachait certaines de ses transactions avec le légat. La raison m’échappait me je savais déjà qu’elle ne me plairait pas. Dès qu’il saurait que j’ai mis la main sur ces enregistrements, ce sera la fin de notre amitié.

Il fallait que je sache ce qu’ils se disaient. C’est Myke qui faisait la plupart de la conversation. Sérénit se contentait de le suivre des yeux et de hocher la tête de temps en temps. Leur conversation dura une dizaine de minutes puis Myke disparut dans le bureau adjacent. Sérénit s’approcha du propulseur, le regarda attentivement. Ensuite il chercha quelque chose des yeux et s’avança résolument à l’autre bout de la pièce. Il disparut du champ de la caméra puis revint peu après une feuille à la main. Son regard se porta droit sur la caméra et il tendit la feuille devant lui. Syliss, Rendez-vous pour déjeuner à l’ancien Eden.

Il posa ensuite la feuille, ôta sa boucle d’oreille et Myke réapparut à ce moment là, un dossier papier à la main. Sérénit le remercia chaleureusement ou en tout cas ça y ressemblait et prit le dossier qu’il enfourna dans son attaché case. Ils se dirigèrent ensuite tous deux vers la sortie et disparurent du champ. La suite était facile à deviner. Sérénit posait sa boucle d’oreille ostensiblement dans le système de fermeture dans le but ultime de se faire remarquer sachant que je viendrai plus tard dans la soirée.

Restait le mobile. Que voulait-il me dire par là. Pourquoi ce type ne pouvait-il pas juste dire ce qu’il avait à dire. Et que fait Myke avec lui dont il ne veut pas me parler. Sérénit voulait-il juste me faire remarquer que je plaçais mal mon amitié.

Deux solutions, soit je faisais la sourde oreille à son message. Je n’en voyais pas l’intérêt. Soit je me rendais au restaurant l’ancien eden et je mendiai quelques réponses. Je regardai l’heure 13H. J’attrapais ma veste. Je me ferai au moins offrir un repas dans le restaurant le plus cher de la ville. Du moins s’il m’avait attendu. J’arrivai sur le seuil du restaurant à 13H30. L’ouvreur me proposa d’entrer. Toutes les tables étaient prises mais il m’assura pouvoir trouver une place et me recommanda de patienter au bar. Je suis attendu par le légat Sérénité lui dis-je.

Il eut un mouvement de recul presque imperceptible et jeta un œil derrière lui. Oui, en effet, le légat nous a dit qu’il nous ferait l’honneur de sa présence. Il n’est pas encore arrivé, je vous conduis à sa table. Je suivis le serveur à travers la salle puis dans un jardin surplombant la mer. Il finit par me proposer une place sur la dernière table perdue au milieu des bougainvilliers. Le légat a réservé pour quel heure. Le serveur ne put retenir un sourire. Le légat vient quand il a faim.

Quand il a faim, c'est-à-dire au moment où je me décidai à me lever pour partir. J’avais failli commander et manger mais j’ignorai si je pourrai mettre le repas sur la note de Sérénit s’il ne venait pas. A deux heures je me levai et au même moment, je sentis une main sur mon épaule qui me poussa à me rasseoir puis Sérénit prit place face à moi. Instantanément un serveur vint prendre notre commande. Je choisis le plat le plus cher. Sérénit hésita longuement sur le vin et prit la même chose que moi.

Comme on dit, la meilleure défense, c’est l’attaque. Je sortis les restes du mouchard trouvé dans la salle de conférence et les poussaient vers lui. La présidente est au courant. Il se contenta de sourire. Je pense que vous pouvez le garder, je crains qu’il ne me soit plus utile vu son état.

Vous espionnez nos réunions, je suppose mon bureau aussi. J’ignore ce que vous faisiez avec Myke et je ne veux pas le savoir. Vous allez préparer vos affaires et rentrer chez vous. Vous n’êtes plus le bienvenu chez nous légat.

Ces mots m’étaient venus spontanément devant son air supérieur et son sourire narquois.

Pourtant je n’en ressentis que du soulagement, c’était la chose la plus sensée à faire. Je ne pouvais me laisser marcher sur les pieds impunément.

Vous ne me chasserez pas Silicium dit-il en me fixant de ses yeux verts.

Je me pris la tête dans les mains sans pouvoir détacher mon regard du sien. Non, je ne le chasserai pas. J’avais mangé trop tard, je me sentais nauséeux. Et j’avais trop de soucis ses temps-ci.

Pourquoi dis-je.

Pourquoi me harceler ainsi.

Parce que nos intérêts concordent.

Et c’est pour ça que vous détournez mes amis en leur faisant miroiter des projets que vous n’avez ni les moyens ni l’intérêt de mettre en œuvre ?

C’est faux, nous trouverons les moyens quant à l’intérêt. Il leva un instant les yeux au ciel et je sentis un soulagement irrépressible à le sentir s’éloigner de moi. Je me demandai pourquoi je n’avais pas continué dans ma voie première, pourquoi ne pas le chasser une fois pour toute.

Nibiru me dit-il.

Quoi ?

L’étoile rouge. Elle s’approche.

Oui, ce sont des choses qui arrivent. Tous les six mille ans cet astre passait entre l’orbite de la Terre et Mars.

Mais cette fois, elle nos deux orbites se frôleront. Nibiru est bien plus grosse que la Terre, qui sait les conséquences de son attraction sur nous.

Nous avons au moins une cinquantaine de physiciens qui travaillent dessus et leurs calculs sont encourageant. Mais sans doute les espionnez-vous aussi.

Oui et ils ne me semblent pas si encourageant.

La facilité avec laquelle il m’avoua ça était si déconcertante que je la laissai passer. Alors vous voulez fuir sur une autre planète car vous craignez que Nibiru ne saccage la Terre. A votre guise, je ne vous retiendrais pas.

Je vous en serai gré. Maintenant, si nous parlions de vos enlèvements.

Pourquoi, vous avez avancé dans vos recherches ?

Ca se pourrait.

Et vous avez trouvé des similitudes ?

Ca se pourrait.

Et vous allez continuer longtemps à faire des mystères.

Absolument pas. C’est d’ailleurs pour cette raison que je voulais vous voir hier. J’ai établi un profil des différentes personnes disparues. Vous cherchiez des similitudes sans en trouver. Mais n’est ce pas étrange que justement, aucune de ses personnes n’ait quoi que ce soit en commun.

Pourquoi ne pouvait-il s’exprimer clairement « poursuivez »

Je constate juste. Toutes les classes sociales sont représentées, de même il n’y a pas deux personnes qui aient le même travail.

Et ?

Et rien, je trouve juste étrange une telle diversité. A croire que l’agresseur cherche à obtenir un échantillon représentatif de la population. Peut-être qu’il veut se faire un petit monde à lui.

Pourquoi pas, au point où nous en sommes, je suis prêt à écouter n’importe quelle théorie.

Impossible de me rappeler pourquoi j’avais accepté de lui confier des dossiers. Jamais, je n’aurais pas du. Ces documents étaient confidentiels, Sérénit était ce qui se rapprochait le plus d’un ennemi. Voila à quoi j’en étais réduit. A chercher de l’aide auprès d’un étranger incapable d’autres choses que de me mettre des bâtons dans les roues toute en me parlant comme un illuminé.

J’ai cependant trouvé des similitudes de caractères. Ce sont toutes des personnes très indépendantes et débrouillardes.

J’eus un regain d’attention. Un profil psychologique des victimes. Voila en effet un point qu’on n’avait pas travaillé.

Assez superstitieuses continua Sérénit et, là je crois que ça va vous intéresser, ils côtoyaient tous des voyants afin de savoir ce que l’avenir leur réservait.

Ca m’étonnerait qu’ils leur aient dit qu’ils se feraient enlever. Ce sont tous des charlatans.

Sans doute mais pas ils mais elle. Car ils consultaient tous la même voyante.

Quoi ! Voila que c’était le légat qui me trouvait une piste alors que tous mes hommes s’escrimaient sur cette affaire depuis des mois. C’était trop beau pour être vrai.

Vous en êtes sur. Je restai sur la défensive comment avez-vous trouvé ça ?

De la même façon que vous, en interrogeant l’entourage et en m’intéressant à des détails anodins en apparence. Personne ne s’est focalisé sur quelque chose d’aussi ridicule que la superstition

Le nom de cette voyante.

Sans se faire prier, il me l’inscrivit sur un bout de papier qu’il me tendit. Il va sans dire que je suis déjà allé y faire un tour et qu’elle a fermé boutique et reste introuvable, sinon je ne serai pas en train de déjeuner tranquillement avec vous.

Je me levai. J’étais bien trop impatient de vérifier cette nouvelle piste. Tant pis pour le dessert. Un dernier doute. Légat Sérénité, j’ai déjà eu droit à vos théories mystiques, j’espère que vous n’imaginez pas aussi que notre destinée est écrite en lettre d’or déchiffrable par des médiums.

Non, mais je pense que cette médium détient peut-être la destinée de vos hommes et femmes enlevée ainsi qu’une petite des nôtres.

Une petite dites-vous. Je me souvenais en effet que Sérénit avait mentionné un enlèvement sur le territoire du Sud.

Oui confirma-t-il. Une jeune fille nommé désir, disparue il y a plus de six mois avec sa mère. Son père a été retrouvé assassiné et sa mère doit être morte aussi.

Je vais vous dire, si j’avais pu retrouver cette médium moi-même, je me serai occupé de son cas personnellement mais je crains d’avoir encore besoin de vous

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